Panicaut champêtre

Qui est le Panicaut champêtre (Eryngium campestre L.) ?

Non, le panicaut champêtre n’est pas un chardon même si l’étymologie de son nom vernaculaire dérive de pane cardus signifiant littéralement pain de chardon en référence à ses racines comestibles une fois cuites, ainsi qu’à ses feuilles bardées d’épines. 

Dans le canton de Genève, le panicaut champêtre est encore bien répandu dans le vallon de l’Allondon ainsi que sur les terrasses alluviales bordant La Laire dans le sud-ouest du territoire cantonal. Ces stations sont dépendantes de la dynamique naturelle de ces cours d’eau. Malheureusement, les lits des rivières se creusent de plus en plus à cause de crues plus soudaines et violentes que par le passé. 
Ce phénomène est le résultat d’une imperméabilisation des bassins versants des cours d’eau. Autrefois, l’eau issue des précipitations percolait à travers le sol avant de remonter au niveau des lits des rivières. Aujourd’hui, l’eau ruisselle sur le goudron avant de rejoindre rapidement les réseaux de collecteurs et, de là, les rivières dont les débits augmentent ainsi rapidement. Les lits des rivières deviennent ainsi de plus en plus profonds à la suite de crues de plus en plus soudaines. Petit à petit, les terrasses alluviales bordant ces cours d’eau se retrouvent complètement déconnectées des lits principaux. La succession naturelle est ainsi stoppée et de denses forêts alluviales se développent. 
Le développement de la saulaie a pour conséquence de faire disparaître les prairies sèches présentes sur les terrasses et, par extension, les panicauts champêtres.

Afin de ralentir, voire d’inverser cette tendance, de nouvelles stations de panicauts champêtres ont été créées non pas dans les zones alluviales du canton mais sur les îlots routiers et les giratoires des routes cantonales! Sous ces infrastructures repose en effet un substrat assez grossier comparable à celui des plaines alluviales. 
 Par ailleurs, la gestion des routes cantonales est planifiable. Elle peut aussi être adaptée en faveur de la biodiversité pour autant que la sécurité routière ne soit pas compromise et que les cultures adjacentes ne soient pas envahies par des espèces problématiques qui trouveraient refuges dans les accotements gérés de manière plus extensive.
La gestion actuelle des îlots routiers et des giratoires des routes cantonales favorise aussi le maintien de conditions pionnières. 

Toutes les conditions sont donc réunies pour tenter l’implémentation de nouvelles stations de panicauts champêtres et ainsi préserver cette espèce sur le territoire cantonal.

Fiches techniques des stations