Samole de Valérand
Qui est la Samole de Valérand (Samolus valerandi L.) ?
Lors de votre visite dans les collections vivantes du Jardin botanique, vous remarquerez assez vite que la samole de Valérand est assez envahissante au point de passer pour une mauvaise herbe et de finir quelques fois au compost. Et pourtant…
La samole de Valérand appartient à la famille des Primulacées, comme les cyclamens ou les primevères à la floraison exubérante mais elle est beaucoup plus discrète avec ses petites fleurs blanches et ses feuilles basales semblables à du rampon. L’espèce est autogame, autrement-dit les insectes ne jouent pas les entremetteurs car la plante est capable d’autofécondation, ce qui pourrait en partie expliquer l’insignifiance de ses organes floraux. L’originalité de cette espèce est plutôt à chercher dans ses graines qui peuvent rester des dizaines d’années en dormance sous une épaisse couche de sédiment.
Dans la région d’Aigle, dans le canton de Vaud, cette espèce est ainsi réapparue à la suite de travaux de décapage après pratiquement un siècle d’absence. Les graines de cette espèce pionnière attendaient le bon moment pour germer. Le décapage produisit un stimulus puissant permettant la germination des semences de la samole de Valérand après 100 ans d’un profond sommeil ! Le canton de Vaud saisit l’occasion d’envoyer quelques graines à la banque de semences des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève afin de sécuriser cette espèce ressuscitée.
Dans le canton de Genève, l’espèce était déjà connue des Marais de Sionnet au 19e siècle, où elle était fréquemment collectée par les botanistes de l’époque. Depuis, l’espèce a largement régressé, notamment à cause de la disparition des petites zones pionnières humides nécessaires à son développement. Dès 2002, des graines furent prélevées au sein des dernières populations genevoises, avec en ligne de mire la production de plants destinés à être réintroduits dans leurs stations originelles une fois les marais de la Haute-Seymaz renaturés.
En 2005 et après probablement plus de 70 ans d’absence, l’espèce réapparut en bordure de la zone humide de Rouelbeau à la suite de travaux de renaturation.
Pour pérenniser la station, un plan d’action fut établi et de nouveaux plants introduits. Pour tenter de maintenir cette population, la station est régulièrement perturbée et les roseaux sont fauchés afin de préserver l’état pionnier du site. Sans ces interventions, il est probable que la station disparaisse… jusqu’à ce qu’une nouvelle perturbation permette à l’espèce de se développer à nouveau et de produire des graines qui viendront à leur tour enrichir la banque de semence du sol.
Fiche technique de la station
Vers Veaux
Type d’action: Renforcement
Technique: Plantation de plants produits aux CJBG
Motivation de l’action: Conserver la dernière station du canton
Bilan de l’action: En cours