Nos serres fermeront plus tôt en raison de vols répétés de plantes
Nos serres – la serre tempérée, la serre tropicale et le jardin d’hiver – fermeront désormais à 17h00, au lieu de 21h00, en réponse à une augmentation significative des vols de plantes. Cette mesure, qui sera accompagnée de contrôles accrus sur les 28 hectares de notre Jardin, vise à protéger nos collections vivantes.

Un problème récurrent et en hausse
Le vol de plantes est un phénomène récurrent touchant de nombreux jardins botaniques, dont le nôtre. Il ne se limite pas à l’arrachage de plantes entières : les prélèvements de boutures, de graines ou de fruits sont également récurrents.
« La recrudescence des vols, en particulier dans nos serres, a entraîné des pertes importantes. Plusieurs espèces ont été dérobées, dont certaines rares et difficiles à remplacer comme des nepenthes (Nepenthes alata), des bégonias (Begonia lindelyana) ou encore des plantes de la famille des aracées (Monstera, Philodendron) » explique notre Jardinier chef Nicolas Freyre.
« Ces actes réduisent à néant le travail de nos jardinières et jardiniers qui consacrent de nombreuses heures à cultiver et entretenir ces plantes. C’est comparable à vandaliser un tableau ou voler une œuvre d’art dans un musée » déplore-t-il.
Une mesure d’urgence et de sensibilisation
Ces plantes ont une valeur inestimable : chacune est unique et participe à notre mission de conservation et d’étude de la diversité végétale.. A ce titre, nous cultivons en bio plus de 11’000 espèces réparties en 40 collections, fruit du savoir-faire et de la passion de nos équipes.
« Cette mesure vise à limiter les vols, mais aussi à rappeler notre rôle essentiel dans la préservation du vivant » explique notre Directeur Nicola Schoenenberger.
« Cette sensibilisation s’opère d’ailleurs au quotidien à travers nos visites guidées, nos ateliers pour les familles et les écoles, ou encore dans notre espace médiation » ajoute-t-il.
Un dispositif de signalisation montre également l’impact de ces actes. Lorsqu’une plante est volée, son emplacement reste vide avec une mention explicite du vol, une autre manière de sensibiliser le public à cette question.
Une identité et traçabilité rigoureuse pour chaque plante
Nos plantes proviennent de collectes réalisées lors d’explorations de terrain, d’échanges avec d’autres jardins botaniques, de dons, ou encore de la constitution de collections en lien avec des travaux scientifiques ou des projets de conservation.
« Ces pratiques sont rigoureusement encadrées, en particulier lorsqu’il s’agit d’espèces rares ou menacées. Toutes nos acquisitions respectent les conventions internationales qui régissent ces échanges comme le Protocole de Nagoya, la Convention sur la diversité biologique ou la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction » précise Nicolas Freyre.
Chaque plante est ainsi identifiée, étiquetée et répertoriée avec un numéro d’identification unique, garantissant sa provenance et sa conformité aux normes internationales sur les échanges de matériel végétal à but non commercial. Toutes les informations la concernant sont également enregistrées dans une base de données.
« Grâce au réseau IPEN, coordonné par le Botanical Garden Conservation International (BGCI), chaque plante de nos collections peut être tracée et son acquisition vérifiée. Cela peut sembler technique, mais montre à quel point ces plantes sont précieuses et doivent être protégées » précise Nicolas Freyre.
Un lieu ouvert à toutes et tous
Ouvert tous les jours de l’année, notre Jardin botanique est une espace accessible à toutes et tous et dédié à la contemplation et à la découverte du monde végétal.
« Notre Jardin illustre la diversité des plantes et contribue à une meilleure compréhension du monde végétal. Derrière l’harmonie et la beauté du lieu se cache le travail quotidien de 40 jardiniers et jardinières qui reproduisent les conditions de vie de ces plantes souvent venues de loin » rappelle Nicolas Freyre.
« Chaque plante volée est une perte pour tout le monde. Le meilleur moyen de montrer son amour des plantes est de les laisser là où elles sont».
