Hellébore, la vivace qui fleurit en hiver

Détail de floraison de Helleborus niger

Cette renoncule aux charmes simples ne vous aura pas échappé, par sa floraison en plein hiver et ses attraits décoratifs.

Expansive quand le jardin se repose

Helleborus niger orne les jardins. Ses touffes aiment la fraîcheur et se développent bien dans des endroits ombragés, où le sol humide et légèrement calcaire est constitué de terre franche. Cette plante supporte même une orientation nord, pourvu qu’elle soit à l’abri des vents glacés d’hiver. Sous l’influence du froid, la corolle, d’un blanc pur, se teinte parfois de rose.

Famille
Ranunculaceae

Nom vernaculaire

En français : hellébore (ou ellébore) noire, rose de Noël, herbe aux fous, pied de griffon, pied de lion, rose de serpent, pain de couleuvre
En anglais: Snow rose, Christmas rose, ou Black hellebore
Le nom de genre Helleborus vient du grec elleboros (folie), car on croyait notre espèce susceptible de soigner les démences (« herbe aux fous »).
Le nom d’espèce niger (noir) provient de la couleur noire de … ses racines.

Aire géographique
Notre espèce européenne colonise les forêts de pente des Alpes centrales et orientales, entre 300 et 1800 m. d’altitude et en terrain calcaire, du Tyrol à la Grèce. Elle y fleurit naturellement, au printemps, après la fonte des neiges. En Suisse, elle est indigène dans la partie méridionale du Tessin.

Description
Plante vivace, de 20 à 30 cm de haut, au feuillage persistant, la « rose de Noël » fleurit de décembre (en chambre) à mars. Elle produit des fleurs solitaires de 5 à 8 cm de diamètre, hermaphrodites blanches, roses-vertes en fin de floraison. Elle produit des fruits (follicules) qui contiennent des graines, qui sont disséminées par les fourmis. Ses feuilles vertes foncées sont composées (pédalées) de 7 à 9 segments. Elles sont coriaces et dentées dans leur partie supérieure. C’est une plante de mi-ombre, qui aime le calcaire et les sols aérés.

Histoire et usages
La rose de Noël est devenue une espèce horticole très populaire, en particulier par ses variétés à la floraison précoce et élégante de fin d’année. Sa floraison dans nos jardins court de février à mars en principe.

C’est parfois une autre espèce, H. orientalis subsp. abchasicus, qui est commercialisée avec le même non vernaculaire, en particulier à cause de sa plus grande facilité de culture et pour sa floraison plus précoce (« avant Noël »).

La rose de Noël est très toxique par des glucosides comme l’helléborine (paralyse le système nerveux) et .l’helléboréine (cardiotonique proche de la digitaline). Elle contient aussi de l’acide aconitique très toxique. Elle est aussi riche en ranunculinine qui libère par hydrolyse de la protoanémonine, une lactone très toxique
Parfois confondue avec d’autre plantes médicinales, elle est considérée en homéopathie comme un stimulant de l’apathie.
Au Moyen Âge, la plante s’appelait aussi « aliboron », terme de l’ancien français issu lui-même du grec elleboros, folie. Elle est considérée, comme  une autre grande toxique de notre flore, le vérâtre blanc (Veratrum album), comme un remède universel contre la folie, ceci dès l’Antiquité.

Depuis le Moyen Âge, la fleur est placée dans certaines crèches à Noël. Elle y symbolise la pureté et rappelle la légende à l’origine du nom de « Rose de Noël »: la nuit de la naissance de Jésus-Christ, Madeleine, une bergère gardant ses moutons, voit une caravane de bergers et Rois Mages traverser son champ enneigé pour aller offrir leurs cadeaux au nouveau-né. N’ayant rien à offrir, elle se met à pleurer. Un ange voit ses larmes sur la neige, les effleure et fait éclore son cadeau, une fleur blanche ombrée de rose : la rose de Noël.

Notre espèce était aussi considérée comme une plante magique associée à la magie noire.
Selon la légende, lorsque le bétail paraissait empoisonné, il fallait lui percer l’oreille et y glisser un fragment de racine de notre rose de Noël et l’animal était rapidement rétabli.
Ce fut aussi une plante des sorciers, qui avait le pouvoir, séchée et réduite en poudre, de les rendre invisibles.
On l’utilisait aussi pour protéger la maison et le bétail des atteintes diaboliques. Elle est ainsi plantée autour de tous les cottages en Grande Bretagne.

 Emplacement au jardin
Alpes suisses 3