Désextinction dans le monde végétal
Une équipe de botanistes explore pour la première fois les étapes initiales de cette résurrection!
Avec presque 800 millions de spécimens déposés en 3300 institutions internationales, les herbiers constituent une source importante de données et de matériel végétal utile dans de nombreux domaines dont la conservation des plantes. Bien que peu d’études se soient consacrées à ce sujet, les graines conservées dans les spécimens d’herbier, comme ceux de l’herbiers de Genève, peuvent avoir le potentiel de germer, et ainsi pouvoir recréer une nouvelle plante.
Dans la publication «Testing seed germination from herbaria: Application of seed quality enhancement techniques and implication for plant resurrection and conservation», parue dans la prestigieuse revue Taxon, la chercheuse Giulia Albani Rocchetti (Université de Rome), en collaboration avec 12 institutions internationales dont la nôtre, a exploré pour la première fois les différentes méthodes qui permettraient la germination de graines extraites des spécimens d’herbier.
La germination de ces graines pourrait être un outil important dans la conservation des plantes, notamment dans le but d’inverser la tendance d’extinction de nombreuses espèces. Ce qu’on appelle désormais la « désextinction » permettrait de sauvegarder la biodiversité et la variabilité génétique des espèces végétales. L’étude menée par cette équipe internationale fournit des données préliminaires pour le développement de protocoles de germination, en particulier pour les graines d’espèces d’intérêt pour la conservation, afin de maximiser les chances de récupérer la diversité génétique perdue à tout jamais.
« Il est important pour nous de participer à ce type de projets qui met en avant l’énorme potentiel de nos herbiers et offre de nouvelles perspectives de conservation » souligne notre Conservateur Fred Stauffer.
En ce qui concerne notre herbier, les spécimens d’au moins six espèces différentes ont contribué aux recherches menées par cette équipe internationale :