Des plantes exotiques menacées d'extinction trouvent refuge au Jardin

À la suite d’une saisie de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières – conformément aux dispositions relatives à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) dont la Suisse est partie – 45 spécimens de plantes exotiques de la famille des Cactacées provenant d’Amérique du Nord et du Sud, dont plusieurs en danger critique d’extinction, ont trouvé refuge au Jardin.

Cactus divers photographiés d'en haut dans une caisse en bois

Nous accueillons ainsi en « prêt à durée indéterminée » huit différentes espèces de Cactacées : Lophophora williamsii, Lophophora diffusa, Ariocarpus fissuratus, Strombocactus disciformis, Turbinicarpus schmiedickeanus, Geohintonia mexicana, Aztekium ritteri et Rebutia canigueralii.

Photographie en gros plan de Lophophora williamsii
CJBG | Lophophora williamsii

Ce prêt de l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV) – l’autorité d’exécution de la CITES en Suisse – permet de conserver ces plantes, patrimoine génétique vivant, dans un circuit non commercial.

« Au cours des 10 dernières années, nous avons reçu plusieurs lots de plantes via des saisies opérées dans le cadre de la CITES. Ces saisies sont réparties par l’OSAV dans les différents jardins botaniques suisses en fonction leurs domaines de compétences et de la place disponible pour accueillir ces plantes », explique notre Jardinier-chef Nicolas Freyre

Un statut de quasi-disparition à l’état sauvage

Parmi ces plantes, quatre espèces – Ariocarpus fissuratus, Strombocactus disciformis, Turbinicarpus schmiedickeanus et Aztekium ritteri – figurent à l’Annexe I de la CITES  qui couvre les espèces animales et végétales menacées d’extinction et en interdit le commerce international.  

« Concrètement, cela signifie que ces espèces on quasiment disparu à l’état sauvage en raison de la surexploitation et du commerce illégal » souligne Nicolas Freyre.

Les 4 autres espèces arrivées au Jardin – Lophophora williamsii, Lophophora diffusa, Geohintonia mexicana et Rebutia canigueralii – figurent quant à elles à l’Annexe II de la CITES  qui couvre les espèces animales et de plantes n’étant pas nécessairement menacées d’extinction mais risquent de le devenir si leur commerce qui pourraient le devenir si le commerce de leurs spécimens n’est pas étroitement contrôlé.

« Étant donné la grande rareté de ces plantes, ainsi que leur petitesse, elles ne seront pas visibles du public, sauf lors de leur floraison où nous les exposerons en vitrine dans notre serre tropicale », explique notre chef de culture et responsable des serres Vincent Goldschmid.
 

Comme un retour aux sources

Une de ces espèces, le Strombocactus disciformis, a été décrite pour la première fois par Augustin Pyramus de Candolle en 1828 sous le nom de Mammillaria disciformis, avec le Mexique pour seule indication d’origine. Le nom actuel de l’espèce, issu d’une description par Britton et Rose en 1922, se base sur une collecte opérée en 1905 dans l’état de Querétaro avec comme localité type Mineral del Monte, Hidalgo, Mexique.

« C’est incroyable de penser que notre fondateur, Augustin Pyramus de Candolle, a été le premier à décrire cette espèce il y a environ 200 ans et qu’aujourd’hui, alors qu’elle est menacée d’extinction, un de ces spécimens arrive pour la première fois au Jardin pour y être conservé », souligne Vincent Goldschmid.

À propos de la CITES

La CITES, dont le Secrétariat est basé à Genève, est une convention internationale – ratifiée par la Suisse – ayant pour but de veiller à ce que le commerce international des spécimens d’animaux et de plantes sauvages ne menace pas la survie des espèces auxquelles ils appartiennent.

Concrètement, la CITES permet de mettre en place des interdictions ou restrictions au commerce international pour les animaux et des plantes inscrits dans ses Annexes – qu’ils soient vivants ou morts. Ces restrictions concernent également leurs parties et leurs produits dérivés.

« La CITES est un outil extrêmement puissant qui permet, via des mesures très concrètes, de protéger des espèces menacées d’extinction, dont une vaste majorité sont des plantes » rappelle notre directeur Nicola Schoenenberger, aussi Vice-président de la Commission fédérale pour les affaires relatives à la CITES .