Flore illustrée du Burkina Faso et du Mali : Un ouvrage clé pour la connaissance et la conservation de la biodiversité

Ouvrage de référence inédit, la Flore illustrée du Burkina Faso et du Mali recense et documente de manière exhaustive plus de 2 600 espèces végétales de ces deux pays, offrant un outil essentiel pour la recherche scientifique, la conservation et le développement durable.

La Flore illustrée du Burkina Faso et du Mali, co-écrite par notre Conservateur Cyrille Chatelain, documente pour la première fois de manière exhaustive la fascinante diversité végétale du Burkina Faso et du Mali. Un travail réalisé avec Jean César, auteur principal, George Zizka, Marco Schmidt, Adjima Thiombiano, Mamadou Lamine Diara, Ivette Nacoulma, Stefan Dressler et Rodolphe Spichiger. 

Faisant suite à la Flore illustrée du Tchad, cet ouvrage en deux volumes présente un inventaire complet des fougères et plantes à fleur de ces deux pays d’Afrique de l’Ouest. Un total de total 2’631 espèces y sont répertoriées (indigènes, introduites et cultivées), avec  2’115 pour le Burkina Faso, 1’952 pour le Mali et 1’453 partagées entre ces deux pays. 

« Avec plus de 800 photographies et 2’800 dessins scientifiques, des descriptions, des cartes de répartitions des espèces et des clés d’identification, cette publication monumentale constitue un outil essentiel pour la science, la conservation de la biodiversité et le développement durable dans la région » explique notre Directeur Nicola Schoenenberger

Un descriptif unique des différents écosystèmes de la région

La flore du Burkina Faso et du Mali reflète la diversité climatique de l’Afrique de l’Ouest, allant du désert du Sahara au nord, à la zone sahélienne, jusqu’aux savanes et forêts claires de la zone climatique soudanienne au sud. 

« Jusqu’à ce jour, le seul ouvrage d’identification des plantes sur la zone sahélienne était la Flora of West Tropical Africa datant des années 1950. Devenu obsolète, il était très technique, couvrait un gigantesque territoire et ne contenait qu’une dizaine de dessins. Avec cette première Flore binationale, nous offrons enfin un outil aisé pour identifier les espèces, qui, nous espérons, devrait encourager la jeune génération à poursuivre le travail, car nous sommes loin de tout connaître.» explique Cyrille Chatelain. 

Un outil pour la conservation

L’ouvrage, rédigé en français, langue officielle des deux pays, avec un index des noms vernaculaires Bambara, Dogon, Sonrai, Sénoufou et Peulh, a bénéficié d’un soutien de la Coopération Suisse (DDC). La version papier sera accompagnée d’une version numérique en Open Access afin de garantir une large diffusion et permettre des mises à jour. 

« Pour protéger la richesse et la diversité de ces écosystèmes, il faut les connaître, pouvoir identifier les plantes – celles qui sont communes comme les rares, celles qui sont surexploitées ainsi que les invasives qui sont de plus en plus nombreuses dans les cultures.  Ce projet marque une avancée majeure pour mettre en place des projets de conservation et assurer la préservation de ce patrimoine pour les générations futures » souligne notre Directeur Nicola Schoenenberger

« Cet ouvrage pose des bases solides afin de mettre en place des programmes visant à assurer la préservation de la diversité des écosystèmes sahéliens dont le déclin menace directement les populations rurales. Sa distribution aux institutions de recherche et d’enseignement du Burkina Faso et du Mali contribue également à la documentation et à la protection de la biodiversité dans la région » souligne Christian Eggs, Responsable de la DDC au Burkina Faso

Inventaire de la végétation sous la supervision du Professeur Lamine Diarra (Université de Bamako), un des co-auteurs de l'ouvrage
Lamine Diarra | Inventaire de la végétation sous la supervision du professeur Lamine Diarra (Université de Bamako), un des co-auteurs de l'ouvrage

Une collaboration scientifique internationale

Cet ouvrage est l’aboutissement de plusieurs décennies de recherches botaniques et de collaboration scientifiques avec des institutions et botanistes du Burkina Faso, du Mali, de France et d’Allemagne.

Il s’appuie sur d’importantes collections d’herbiers (Paris, Montpellier, Frankfort, Ouagadougou et Genève), sur les observations et recherches menées depuis plus de 40 ans par l’auteur principal Jean César, ainsi que sur le projet African Plants – a Photo Guide  et sur notre base de données l’African Plant Database  (APD). Cette dernière est une ressource unique qui regroupe et met à disposition toutes les informations sur la biologie, la distribution et la taxonomie des plantes africaines, permettant ainsi une meilleure compréhension et gestion de la biodiversité du continent. 

« La réalisation de cette Flore n’aurait pas été possible sans la mise en commun du travail mené sur le terrain de nombreux botanistes ainsi que des résultats de nombreux projets de formation et de recherche. Elle illustre comment la science, par la coopération internationale, peut fournir des bases concrètes pour la conservation et l’éducation » explique Cyrille Chatelain.

Remise officielle de la Flore du Mali et du Burkina Faso par un des co-auteurs le Professeur Mamadou Lamine Diarra au Professeur Kansaye, Ministre de l’enseignement supérieur du Mali
Remise officielle de la Flore du Mali et du Burkina Faso par un des co-auteurs le Professeur Mamadou Lamine Diarra au Professeur Kansaye, Ministre de l’enseignement supérieur du Mali

Une référence botanique en Afrique

Pourquoi une institution comme la nôtre a-t-elle joué un rôle clé dans la publication d’une flore du Burkina Faso et du Mali ?

Depuis plus de 60 ans, nous menons des recherches sur les transformations de la végétation en Côte d’Ivoire – déforestation, espèces invasives, ethnobotanique – un pays voisin du Burkina Faso. Cette expertise nous a permis de tisser des collaborations solides avec les pays limitrophes.

En parallèle, le Dr Lebrun, qui a rejoint notre institution en fin de carrière, a réalisé les premières listes d’espèces (checklists) de Djibouti, du Tchad, de la Mauritanie, du Mali et du Burkina Faso, posant ainsi les bases de l’APD.

« Notre institution est depuis toujours une référence botanique en Afrique tropicale. C’est donc tout naturellement que Jean César, auteur principal de cette flore illustrée, s’est tourné vers nous pour collaborer et publier cet ouvrage », souligne notre Conservateur, Raoul Palese.