Un échange de graines au service de la diversité végétale
Notre nouvel Index Seminium propose des graines de 749 espèces différentes à l’échange. Parmi elles, des graines récoltées en nature de 510 espèces, ainsi que des graines de 239 espèces de nos collections vivantes.

Depuis des siècles, les jardins botaniques du monde entier échangent des graines afin d’enrichir et diversifier leurs collections et préserver la diversité végétale. Leur outil ? Un Index Seminum, terme latin qui signifie index ou catalogue de graines.
Chaque année, plus de 1800 jardins botaniques participent à cet échange en publiant leur catalogue de graines – pouvant être d’origine cultivée ou sauvage – et en le partageant avec leurs paires.
Nous venons de publier notre catalogue 2025 Choix de graines : Delectus Seminum Hortis Genevensis 2025 qui propose des graines de 749 espèces différentes à l’échange. Parmi elles, des graines récoltées en nature de 510 espèces, ainsi que des graines de 239 espèces de nos collections vivantes.
« L’échange de graines est un élément clé pour l’enrichissement de nos collections vivantes. L’année dernière, nous avons échangé 1750 portions de graines avec 400 jardins botaniques différents. Cette pratique ancestrale, basée sur la réciprocité et la gratuité, met en lumière l’objectif commun de préserver la diversité végétale au sein de nos institutions » explique notre Jardinier en chef Nicolas Freyre.
Focus sur la flore alpine
La majorité des graines d’espèces sauvages proposée dans notre Index Seminum 2025 a été collectée, comme les années précédentes, dans les Alpes suisses, mais avec un focus sur certaines plantes.
En septembre 2024, une équipe de jardinières spécialistes de la flore alpine – Sandrine Bersier, Laurine Fattier et Marilyn Staehli – s’est ainsi rendue, avec notre grainière Céline Buchschacher, dans les régions calcaires du Col du Sanetsch, du Lac de Salanfe et du Lac d’Emosson afin de récolter des graines d’espèces typiques de ces milieux.
« Nous avons donc cette année des graines de plusieurs espèces issues de cette récolte, dont la grande gentiane calcicole (Gentiana clusii E.P.Perrier & Songeon), l’athamante de Crète (Athamanta cretensis L.), l’adénostyle glabre (Adenostyles alpina (L.) Bluff & Fingerh.), l’ aster des Alpes (Aster alpinus L .), la kernéra des rochers (Kernera saxatilis L.), la silène acaule (Silene acaulis (L.) Jacq.), le millepertuis de Richer (Hypericum richeri Vill.) Ces espèces représentatives des milieux calcaires seront échangées à travers le monde avec les autres institutions botaniques » explique Céline Buchschacher.
Un échange responsable et réglementé
La récolte de graines en nature se fait dans le respect des lois cantonales et fédérales de protection de la flore, et de la Liste Rouge des plantes menacées de Suisse.
« Nous ne prélevons ainsi jamais en nature des graines de plantes menacées ou protégées. Toutes nos récoltes se font également en dehors des zones protégées » explique Nicolas Freyre.
« Ces échanges se font aussi en conformité avec la Convention sur la diversité biologique (CBD), le Protocole de Nagoya et la Convention sur le commerce international des espèces menaces d’extinction (CITES) » ajoute Nicolas Freyre.
