Développement durable
Label BioSuisse: Le Jardin botanique est certifié bio

Après une période de reconversion de deux ans, le Jardin botanique a été certifié bio au 1er janvier 2017. Plusieurs années d’étude et de recherche de solutions ont été nécessaires pour réaliser ce projet ambitieux et unique en Suisse romande. Aujourd’hui, les visiteurs profitent d’un jardin entretenu selon les exigences du cahier des charges de BioSuisse, une grande première pour une collectivité publique!
Qu’est-ce qu’un jardin 100% bio?
BioSuisse est l’organisation faîtière des producteurs bio de notre pays depuis 1981. Elle est propriétaire du label bourgeon, le plus largement répandu et reconnu par les consommateurs suisses. Environ 6000 exploitants agricoles et horticoles travaillent dans le respect des directives de BioSuisse, une des normes les plus exigeantes au monde en matière d’agriculture biologique. Le Jardin botanique de Genève bénéficie de ce label de qualité après une période dite de reconversion, d’une durée de 2 ans, et après l’examen minutieux des experts du label.
Bio, ça veut dire quoi?
Pour obtenir et conserver le label BioSuisse, il faut respecter les exigences du label, telles qu’elles sont décrites dans son cahier des charges:
Concrètement, cela revient à travailler autrement, à renoncer aux produits phytosanitaires et à privilégier les engrais, traitements et substrats naturels, en d’autres termes à cultiver dans le respect de la biodiversité de son environnement.
Cultiver un jardin en bio, c’est aussi accepter de faire contrôler son travail par une entreprise extérieure, de s’exposer à un jugement. C’est pourtant l’outil incontournable qui permet de certifier la qualité des 6000 exploitations bio de Suisse! Le contrôle a lieu chaque année entre mars et septembre.
Un triple objectif: écologie – santé – évolution
Ce projet répond à plusieurs objectifs:
Le premier et le plus important est bien sûr l’enjeu écologique. En abandonnant complètement et strictement tous les produits chimiques de synthèse utilisés dans l’entretien des espaces verts, nous respectons d’autant mieux l’écosystème qui nous entoure. Travailler en bio, c’est respecter les cycles de la vie. C’est assumer la finitude de nos ressources naturelles et agir en conséquence, à notre échelle.
Le deuxième enjeu est celui de la santé. Se conformer aux exigences du bio améliore nettement les conditions de travail des jardiniers. Les pratiques écologiques sont en effet bien plus favorables et respectueuses de la santé humaine que les méthodes conventionnelles utilisées jusqu’à aujourd’hui.
Le troisième objectif est de faire évoluer le métier de jardinier. Le cahier des charges de BioSuisse s’adresse principalement à l’agriculture, soit la production de denrées alimentaires animales ou végétales. La démarche des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève est pionnière en ce sens qu’elle s’applique à des collections de plantes et des espaces verts publics.
L’énergie verte des bâtiments

100% d’énergies renouvelables
Depuis 2013 les vastes installations des Conservatoire et Jardin botaniques de Genève (CJBG) tirent la totalité de leur énergie du bois (75%), du soleil (4%) et du biogaz (20%), avec l’appui d’un programme intelligent de chauffage pour ses serres et bâtiments.
Bâtiments
Les nouveaux bâtiments, comme l’agrandissement des herbiers et le centre d’accueil du public «Espace médiation» (2011), répondent à des normes de très hautes performances énergétiques avec des ventilations double flux, des consommations d’eau réduites, et des équipement électriques performants… Les anciennes constructions sont progressivement rénovées avec le même souci d’économie d’énergie : la bibliothèque (2014–2015) et les bureaux adjacents (2013), la villa Le Chêne (2016), ainsi que l’ancien conservatoire de La Console, près du lac (2013–2014). La Console possède sa propre chaudière à pellets et n’est pas reliée à la conduite de chauffage à distance.
Chauffage
Pour remplacer notre ancien système qui consommait 250 000 litres de mazout, deux chaudières à bois déchiqueté et une chaudière d’appoint à gaz ont été installées en 2010. Le bois provient pour une partie de l’entretien des parcs et forêts de la Ville de Genève (SEVE ET CJBG) et pour l’autre des forêts privées genevoises. Grâce à un système performant de gestion thermique des serres par ordinateur, des prévisions météorologiques intégrées optimisent l’utilisation de la chaufferie. La chaudière à gaz fonctionne en cas de froid extrême seulement. La Ville de Genève, dont dépendent les CJBG, est le premier client à avoir conclu un contrat 100% Biogaz avec les Services Industriels de Genève en 2013.
Des panneaux solaires pour l’eau chaude sanitaire
180 m2 de panneaux solaires thermiques sous vide, permettent depuis 2010, l’alimentation en eau chaude sanitaire de la maison des jardiniers et l’alimentation partielle du réseau de chauffage.
Electricité: une centrale photoélectrique
Sur le toit de la maison des jardiniers, une deuxième centrale, cette fois photoélectrique, d’une surface de 200 m2, produit annuellement, quelque 25 000 kwh qui sont introduits dans le réseau via l’offre SIG-Vitale Vert.
Récupération d’eau
Eau de pluie
Sous les serres, deux citernes d’eau de pluie d’une contenance totale de 1 000 m3 permettent l’arrosage de nos plantes de serre avec une eau exempte de calcaire.
Eau du lac
Les CJBG sont également raccordés au système thermique Genève-Lac-Nations (GLN). Le principe de ce GLN consiste à amener l’eau du lac directement aux entreprises et organisations internationales du quartier des Nations, pour les rafraîchir, en les raccordant à un réseau de transport et de distribution d’eau profonde du lac. Ce système permet également de chauffer les constructions neuves par l’adjonction de pompes à chaleur haute performance. Les CJBG profitent de l’eau du circuit qui retourne au lac pour l’arrosage de ses cultures.
La charte des jardins

Les jardins botaniques évoluent. D’abord destinés à présenter des espèces végétales dites étrangères, ils permettaient au public de se familiariser avec ces végétaux venus d’ailleurs. La richesse semblait venir de la valorisation de cet «exotisme» qu’on était capable de ramener et de cultiver. L’époque contemporaine a fondamentalement modifié le regard que nous portons sur la nature. La dégradation des habitats naturels, l’érosion de la biodiversité à l’échelle planétaire et la transformation d’écosystèmes ont modifié le travail d’institutions comme la nôtre.
Un jardin plus naturel!
Depuis plusieurs années, les CJBG s’activent pour modifier leurs techniques culturales, désormais respectueuses de l’environnement. Une nouvelle étape a été franchie dans le contexte actuel, qui tend à favoriser la nature en ville. Il s’agit de limiter autant que possible l’aspect «artificiel» du jardin botanique et de le considérer, non plus uniquement comme un lieu d’exposition, mais bien comme un écosystème à part entière, avec ses cycles et ses exigences.
Agir pour la biodiversité
Le programme Nature en Ville de l’Etat de Genève propose toute une série d’actions pour promouvoir la biodiversité en milieu urbain. C’est dans ce cadre, en collaboration avec les services de l’Etat, que les CJBG ont réalisé plusieurs nouveaux aménagements pour illustrer les «bonnes pratiques» au jardin.
Un parcours ludique et didactique
Le parcours de la charte des jardins, installé en terres de Pregny, permet de laisser quelques espaces à la nature à travers des aménagements simples. Il permet également de faire découvrir cette nature de proximité au grand public puisque chacun, à sa manière, peut agir pour permettre à la biodiversité de se perpétuer là où elle se trouve… A travers un parcours ludique illustré par dix panneaux, les CJBG donnent la vedette à quelques acteurs discrets de nos jardins et proposent des solutions simples, pour offrir toute l’année des conditions favorables aux cycles de vie des animaux et plantes sauvages.
Accueillir des acteurs discrets mais efficaces
C’est dans ce même esprit que le jardin botanique s’est paré d’un nichoir à insectes devant la prairie fleurie des rocailles. La richesse de cet outil est de pouvoir observer toute une série d’insectes qui utilisent ces structures comme site de nidification. Le public découvre ainsi que tous les insectes ne sont pas nuisibles, bien au contraire! Didactique, utile, ludique, il met en lumière la réalité méconnue de l’incroyable diversité d’abeilles qui peuplent nos prairies. Le nichoir est aménagé pour accueillir, en plus des abeilles, toute une série de petits insectes auxiliaires. Collaborateurs discrets et précieux, ils aideront les jardiniers à lutter contre les ravageurs de façon aussi naturelle qu’efficace!
Favoriser la biodiversité
Pour être plus naturel, pour laisser s’installer l’immense potentiel de biodiversité qui nous entoure, le jardin de demain doit être moins propre, moins nettoyé, moins entretenu. C’est un changement qu’il est nécessaire d’accepter et que nous voulons continuer d’opérer en certains lieux du jardin botanique.

Les services cantonaux de l’énergie et de l’environnement se sont regroupés autour de cette Charte des jardins.
Programme d’Action pour le Climat et l’Environnement (PACE)
Nos actions
Les Conservatoire et Jardin botaniques de Genève ont décidé de mesures concrètes visant à réduire l’empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre. Le bon sens allié à la volonté d’agir pour le climat conduisent à choisir des options «vertes», locales et durables à tous les échelons de l’institution, notamment en mettant en œuvre la politique des 3R (réduire – réutiliser – recycler).
Dans le cadre des activités de médiation, les professionnels des CJBG cherchent à sensibiliser le public à l’importance de la préservation de la biodiversité.
accréditation BGCI décernée en 2019 est une reconnaissance de nos efforts entrepris pour la conservation des espèces. L’
Filmer la nature pour aider à la comprendre et à en prendre soin

En partenariat média avec Léman Bleu, les CJBG coproduisent la série «Genève Grandeur NATURE»
09.05.2023
Nicola Schoenenberger, Directeur, CJBG
Frédéric Sandoz, Collaborateur scientifique, CJBG
Andreas Ensslin, Conservateur, CJBG
Tamara Asenjo, Étudiante, HEPIA
« L’hybridation des espèces, qu’elles soient végétales ou animales, est souvent perçue comme un phénomène contre-nature. Peu étudiés, peu récoltés dans les herbiers, peu recensés, les hybrides sont un peu boudés par le monde scientifique. Et pourtant, l’hybridation est aujourd’hui considérée comme l’un des grands moteurs de l’évolution. Bonne ou mauvaise, éclair de génie ou menace, on s’intéresse au phénomène de l’hybridation, dans Genève Grandeur Nature. »
06.12.2022
Avec Vincent Jaggi, Responsable du programme milieux naturels et sites protégés, État de Genève
Frédéric Sandoz, Collaborateur scientifique, CJBG
Louis Bretton, Forestier ES, État de Genève
« Les lisières forestières sont de véritables réservoirs de biodiversité. Pour conserver ces milieux à grande valeur écologique, le Canton de Genève crée, entretient et valorise les lisières. Genève Grandeur Nature vous emmène à la découverte des lisières forestières et des trésors qu’elles abritent.»
Le Système d’Information du Patrimoine Vert
11.10.2022
Avec Nicola Schoenenberger, Directeur, CJBG
Nicolas Wyler, Conservateur, CJBG
Patrice Prunier, Professeur HES, Responsable filière Gestion de la nature, HEPIA
Emmanuelle Favre, Responsable du programme flore, État de Genève
Jean-Gabriel Brunet, Chef de service des espaces verts, Ville de Genève
Joëlle Massy, Biologiste spécialisée en géomatique, État de Genève
« A Genève, de nombreux acteurs œuvrent pour la gestion et la protection de la nature. La flore du canton compte 1696 espèces, soit plus de la moitié de la flore suisse. Pour rassembler toutes les connaissances sur la biodiversité végétale du bassin genevois, les CJB, l’OCAN et l’HEPIA ont mis leurs compétences en commun pour créer un nouveau site web: www.patrimoine-vert-geneve.ch »
04.05.2022
Avec Emmanuelle Favre, responsable du programme flore, État de Genève
Frédéric Sandoz, collaborateur scientifique, CJBG
Vincent Goldschmid, chef de culture, CJBG
« Séduction, mimétisme ou plagiat, les orchidées sont les reines de la tromperie pour attirer les insectes pollinisateurs. Souvent dépourvues de nectar, elles doivent ruser pour être fécondées. Genève Grandeur Nature vous emmène dans la petite réserve du Crêt de Mandole à Chancy, pour découvrir les orchidées sauvages de la région, puis dans les serres du Jardin botanique, pour un peu d’exotisme. »